Le récit et le visage : Véronique

Véronique s’offre de la légèreté pour ses 50 ans

« j’aurais dû le faire avant »

Véronique s’offre de la légèreté pour ses 50 ans

(« j’aurais dû le faire avant »)

En juillet 2021, Véronique se rend chez sa gynéco qui lui prescrit une mammo.

« J’ai pas envie d’enlever mon soutien-gorge » râle la patiente.

A sa spécialiste qui l’écoute et la comprend, Véronique explique qu’elle est grande et mince, que cette forte poitrine n’est plus en phase avec son corps…

« Pourquoi pas la réduction ? », reprend la gynéco, qui lui conseille de rencontrer

Muriel. Le dos et le cadeau

Rendez-vous est pris chez Muriel qui demande notamment à Véronique si elle a mal au dos. Oh oui. Et à la hanche. Et au genou.

« C’est vrai que j’étais restreinte côté vêtements. Dans le choix que j’avais, trop de choses ne me semblaient pas jolies. Mais je n’avais pas percuté sur mes douleurs. Mes parents me disaient ‘tiens-toi droite !’. J’avais mal en marchant longtemps. Mais je n’ai jamais fait le lien ».

Je crois que j’étais prête, il ne manquait qu’elle pour que ça devienne une évidence

La conversation s’oriente sur l’intervention. « Je pense ça inaccessible et j’ai la flippe de me faire opérer, mais j’entends ce ‘mieux dans votre corps et dans votre tête’ que me promet Muriel. Elle m’a comprise, mais moi aussi j’ai compris vite.

Je crois que j’étais prête, il ne manquait qu’elle pour que ça devienne une évidence. Véronique va laisser mûrir sa réflexion pendant les vacances. « Le mois d’août m’a permis de me dire que j’allais avoir 50 ans, qu’il fallait que je m’offre ça. Mon mari avait conscience de ma gêne et de ma résignation quand je disais ‘on a le corps qu’on a’ tout en pestant contre mes chemisiers de grand-mère ».

La vie allégée

Muriel opère Véronique en septembre 21, à la Clinique Hartmann.

La disparition des douleurs au dos est instantanée, celles au genou et à la hanche s’envolent presqu’aussi vite. « Je n’en parle pas tout de suite avec mes copines.

Elles m’ont souvent entendu râler tellement pour mes fringues mais je ne parlais jamais de mes seins. Au boulot, on m’a juste trouvée plus mince. Mon fils de 13 ans, lui, il a tout de suite vu !» Véronique découvre la vie allégée « Avec une grosse poitrine, on se croit gros, même si comme moi on ne fait que du 40 en pantalon.

On ne m’avait rien proposé avec mes gros nichons !

L’opération élance ma silhouette et, surtout, elle me donne une poitrine en harmonie. Je vais rapidement me sentir mieux dans ma tête, notamment parce que je suis moins fatiguée ». Automne ou pas, Véronique rêve de robes à fines bretelles et sans soutien-gorge, elle va se fait plaisir.

En janvier on lui propose de nouvelles options professionnelles. «Dans une grande entreprise, les aspects physiques, vestimentaires, non-verbaux sont très importants, parce qu’on doit suivre à la lettre des process, des argumentaires commerciaux et qu’il faut trouver la place pour la touche personnelle. Tout simplement : quand on est bien en soi, les gens ont envie de vous suivre ».

Plus/moins, trop/pas assez ?

Il y aura quand même une controverse entre la chirurgienne et la patiente, un débat de taille. Véronique aurait voulu que l’intervention soit drastique, passer d’un bonnet G ou H à un bonnet A. Muriel n’est pas d’accord, au nom de l’harmonie du corps de Véronique, 1m72, de l’allure et un peu de ventre. Véronique cherche des arguments et des repères. « Je suis allée voir ma fille de 22 ans, qui, a ma grande joie, a de petits seins.

J’ai découvert qu’elle portait quand même du C alors qu’elle ne nagerait pas dans du D !

Je retourne voir Muriel et lui demande du B. Mais elle persiste : je ne dois pas descendre sous le C-D ! Elle a trouvé une bonne réponse en me promettant qu’elle me réopérera si vraiment ça ne devait pas m’aller ». Des mois plus tard, à l’occasion d’une visite, Véronique revient à la charge et Muriel la convainc d’autant mieux que son mari finit par lui dire « mais le docteur a raison, ils te vont bien, tes seins !».

On se met trop des croyances limitantes, des barrières qui sont des bêtises

La voix d’une sagesse dont Véronique n’est pas dépourvue : « On se met trop des croyances limitantes, des barrières qui sont des bêtises : j’aurais dû le faire bien avant !

La moralité c’est que quand on a envie d’un truc important, il faut le faire. Je fais ça pour le reste maintenant ».