Ce n’est pas parce que c’est «petit » anatomiquement que c’est une petite souffrance !! Je me souviens très bien de cette confidence de l’institutrice de ma fille qui me confie « madame , docteur, puis je vous parler de ma fille qui a un gros complexe une grande souffrance, elle ne veut pas se mettre en maillot ni se déshabiller facilement car elle souffre de mamelons « rentrés » et d’ailleurs je ne sais même pas comment ça s’appelle !! J’ai vu cette jeune fille de 15 ans, toute intimidée et si complexée qu’aujourd’hui je témoigne en son nom !
Ne gardez pas ce complexe qui est si facile à guérir par une intervention tellement simple. Elle a lieu sous anesthésie locale (comme le dentiste, sans le bruit de la roulette et la bouche ouverte !!! ) mais avec la pommade EMLA qui insensibilise la piqure de l’anesthésie locale et pour les plus sensibles on peut le faire avec une anesthésie complémentaire superficielle.
Melissa, âgée de 16 ans, vient accompagnée de sa maman.
Elle se sent très mal dans sa peau car ses « seins ne sont pas finis »
« Je n’ai pas de mamelon et à la piscine à l’école je ne veux pas me mettre en maillot et avec la famille pour la plage c’est rodéo »
Ses photos « Avant » où les mamelons sont rentrés et ne veulent pas se pointer. Les photos à J+1 quand j’ai revu Melissa au cabinet. On voit encore les traces du pansement qui donnent un aspect rosé à la peau. Les mamelons sont bien là et le sourire de Mélissa est tout de suite des nôtres.
Et enfin la photo au dixième jour voit bien l’aboutissement de cette simple intervention.
Ainsi une simple intervention lui a rendu le sourire et a permis à toute la famille d’envisager des vacances ensoleillées.
Les mamelons ombiliqués se caractérisent par des mamelons rentrés ou très peu proéminents voire effacés, au lieu d’être pointés vers l’extérieur : les canaux galactophores (qui apportent le lait) sont trop courts, ils tirent le mamelon vers l’intérieur du sein.
Il s’agit d’une malformation courante, fréquente, qui pourrait concerner jusqu’à 10 % des femmes en France.
On parle alors de mamelon ou de téton ombiliqué ou invaginé.
Si l’invagination du mamelon est habituellement congénitale, c’est-à-dire que vous avez toujours eu cette forme de mamelon et dans ce cas c’est sans gravité.
Mais si la rétraction vient d’apparaître depuis quelques semaines, cette déformation peut parfois être corrélée à une pathologie sévère : le cancer du sein.
C’est la tumeur qui rétracte le canal et le mamelon.
D’où l’obligation de toujours faire au moins une échographie et après 50 ans une mammographie avant d’intervenir chirurgicalement.
De fait, il est recommandé de consulter un professionnel de santé si votre – ou vos – mamelon semble subitement se rétracter.
Il s’assurera qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente.
Le mamelon est la partie saillante du sein permettant d’expulser le lait en dehors de la glande mammaire lors de la lactation.
Il est situé au centre de la zone pigmentée du sein, l’aréole.
C’est le mamelon qui permet à la mère d’allaiter avec plus ou moins de confort comme nous allons le voir.
Il est composé de tissus musculaires fonctionnant à la manière d’un sphincter, ainsi que de multiples petits pores par lesquels s’écoule le lait.
Un mamelon est ombiliqué, ou invaginé, lorsque le mamelon est inversé, c’est-à-dire rétracté vers l’intérieur, au lieu de former une protubérance saillante.
Il peut être uni ou bilatéral.
Tous les mamelons ombiliqués ne présentent pas le même degré de sévérité, n’offrent pas les mêmes perspectives de traitement et n’ont pas les mêmes impacts sur le quotidien des femmes qui en sont atteintes.
Mais comme toujours en médecine « il n’y a pas de petite malformation ni de petit complexe ».
Il faut pouvoir en parler et le soigner si nécessaire surtout quand sa guérison est simple.
Encore une fois l’intervention est si simple qu’il faut en parler.
Il faut savoir aussi que l’allaitement n’est pas conditionné par l’anatomie du sein et du mamelon mais il implique bien de multiples autres facteurs en particulier psychologiques.
Autrefois il y avait bien un métier qui était les « nourrices » : certaines mamans ne pouvant allaiter et donc nourrir leur nouveau-né (il n’y avait pas encore de lait industriel en poudre !) le confiaient à une nourrice pour lui permettre de bénéficier de ce merveilleux premier aliment qui est celui de la femme.
Les conséquences des mamelons ombiliqués congénitaux sont essentiellement psychologiques, car, comme toute malformation, elle peut être source de complexes chez les jeunes filles et les femmes : un sentiment de n’être pas finie !
d’avoir un « truc en moins », « ne pas être comme la copine », voire même de ressentir l’absence du relief de ces mamelons, comme étant une absence complète de sein malgré un joli bonnet C.
Et cette anomalie peut nuire à la construction psychologique et personnelle puis plus tard à la construction des relations intimes.
Dans les cas les plus sévères, ils peuvent également occasionner une grande détresse émotionnelle en empêchant les jeunes mères d’allaiter leur enfant.
Enfin, il peut arriver qu’un mamelon profondément rétracté soit plus difficile à nettoyer et puisse engendrer des désagréments bénins (démangeaisons, irritations, etc.).
Voire même des surinfections à germes banaux comme un poil incarné. Ce type de situations demeure toutefois rare.
Les mamelons ombiliqués sont essentiellement causés par un raccourcissement anormal des canaux galactophores qui « tirent » le mamelon vers l’intérieur.
Cette anomalie est habituellement d’ordre congénital ou familial, et apparaît durant la puberté lorsque la poitrine se développe sous l’influence des hormones sexuelles.
Il y a aussi les invaginations acquises du mamelon.
Certaines variations de la taille, de la densité ou du volume du sein lui-même peuvent également provoquer une « chute du mamelon ou aussi une « diminution du mamelon par manque de projection de la glande mammaire elle-même et le mamelon semble tombant voire plus petit.
C’est, par exemple, le cas, après les grossesses, les allaitements ou le « temps qui passe « avec la ptose mammaire, qui par le relâchement naturel des tissus mammaires peuvent provoquer de profondes modifications au niveau de la poitrine.
Enfin, il est important de noter aussi qu’un mamelon ombiliqué peut aussi être le signe d’un cancer du sein.
La tumeur dans la profondeur du sein tire sur les canaux et peut induire la rétraction du mamelon.
Si vous observez une modification soudaine ou graduelle de l’apparence d’un ou de vos deux mamelons, il est donc essentiel de consulter pour écarter toute pathologie cancéreuse ou, le cas échéant, bénéficier d’un traitement précoce, généralement moins agressif et plus efficace.
Mais aussi pour être complet il peut s’agir aussi de séquelles d’un traumatisme au sein, une blessure ou bien des séquelles d’une chirurgie mammaire pouvant endommager les canaux galactophores ou aussi une inflammation ou infection des canaux galactophores.
Dans la majorité des cas il n’y a pas de cause retrouvée on parle alors de cause idiopathique ou primitive.
La cure de mamelon ombiliqué est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale.
La piqûre d’anesthésie est atténuée voire disparue par la mise en place de pommade EMLA qui enlève toute douleur.
Peut rester l’appréhension ! Mais nous avons aussi le temps d’en parler et justement limiter celle-ci.
En cas d’appréhension de la douleur ou d’hypersensibilité mamelonnaire, une anesthésie générale peut être discutée en collaboration avec le médecin plasticien et l’anesthésiste.
L’opération dure alors moins d’une heure et ne contre-indique en aucun cas la sortie le jour même.
Ce n’est absolument pas douloureux. Vous ne devez rien sentir nous faisons le nécessaire.
Cette intervention des mamelons ombiliqués se fait en ambulatoire. Ça dure 25 minutes « le temps que cela soit joli ».
Si vous avez envie de comprendre jusqu’au bout !
Une mini incision (1 à 2 cm) sera pratiquée sous le mamelon.
À travers cette incision, le mamelon est soulevé et les canaux galactophores trop courts sont sectionnés et le mamelon est repoussé vers l’extérieur vers le haut fièrement.
Ainsi quatre techniques sont décrites en fonction de la sévérité de la rétraction.
Pour ma part le but étant d’avoir de jolis mamelons harmonieux avec vos seins je pratique toujours les deux premiers gestes et je ne propose jamais ni lambeaux ni implants mamelonnaires !
Certains rajoutent des lambeaux désépidermisés d’aréole pour combler encore le mamelon et l’augmenter : pour ma part ce qui est simple et beau suffit.
Avec ces lambeaux on détruit totalement toute chance d’allaitement auquel on peut peut-être croire encore avec les deux premiers procédés et par contre on a plus de risques de nécrose du mamelon.
« Il faut raison garder ».
Il faut garder un geste sûr pour bien les équilibrer et qu’ils soient harmonieux.
Quant à la prothèse pour moi elle est trop superficielle (par définition on doit être sous la peau fine du mamelon) et expose à beaucoup trop de complications.
« Il faut encore savoir raison garder ».
Je finis l’intervention par un pansement léger que je referai avec vous le deuxième-troisième jour post-opératoire.
Et vous ferez très facilement les suivants pendant 10 jours : une compresse avec une noisette de crème grasse (déjà pour que la compresse ne colle pas aux fils et à la cicatrice) et des scotchs pour tenir la compresse.
Un arrêt de travail d’un jour, celui du jour de l’intervention, suffit. Le lendemain vous pouvez reprendre votre activité professionnelle.
Vous pourrez prendre autant de douches que vous voulez. Vous attendrez 15 jours pour le grand bain moussant, la piscine, la mer.
Le résultat est instantané mais il faut attendre quelques semaines pour que le mamelon ait sa forme définitive.
Lors de la première consultation, il est essentiel que vous exprimiez librement ce qui vous gêne et ce que vous attendez comme amélioration.
N’ayez pas peur d’exposer toutes vos interrogations, vos craintes et vos attentes.
Chacun est différent dans sa morphologie, sa psychologie, les attentes ne sont pas les mêmes, il n’y a pas de standard.
Suite à l’exposé de vos motivations, je vous examine et vous propose une ou plusieurs solutions en tenant compte de vos attentes, de votre anatomie, en respectant votre identité et le naturel de votre apparence.
Les complications sont rares voire exceptionnelles. Le principal facteur de complication est représenté par le tabagisme.
Une altération de la sensibilité est normale les premiers jours.
Elle peut durer plusieurs mois et peut s’améliorer avec une petite rééducation que je vous exposerai.
Mais peu de patientes s’en plaignent et voire m’en parlent. Une récidive est parfois possible, de même qu’une sous-correction ou qu’une asymétrie. La complication, heureusement rarissime, la plus grave est la nécrose complète du mamelon qui nécessitera une reconstruction ultérieure.
La récidive d’un mamelon ombiliqué est rare, et elle est due à des phénomènes de cicatrisation imprévisibles.
En cas de récidive, il est tout à fait possible de réintervenir sous anesthésie locale par la même incision.
Certains appareils aspiratifs vendus dans le commerce (niplette) peuvent dans les cas les moins graves avoir un certain effet même si celui-ci reste souvent transitoire.
L’allaitement (succion du nouveau-né) est une méthode naturelle qui peut fonctionner dans les formes 1 de la classification plus haute.
En toute transparence et à mes yeux, quelle que soit l’intervention, la malformation elle-même compromet l’allaitement et donc que dire de l’intervention quelle que soit la technique !!
Les mamelons ombiliqués d’eux-mêmes ne permettent pas l’allaitement… ce n’est pas le bistouri du chirurgien qui va leur rendre cette fonction si subtile, complexe et microscopique !
Pour les femmes qui ne souhaitent pas nécessairement subir une intervention chirurgicale, mais souhaiteraient pouvoir allaiter malgré leurs mamelons ombiliqués, une prise en charge mécanique peut parfois se révéler suffisante.
On utilise alors des niplettes qui permettent d’aspirer le mamelon vers l’extérieur et peuvent, à la longue, l’aider à retrouver temporairement (le temps d’allaiter) ou durablement une position normale.
La chirurgie n’est pas la solution pour une demande de correction du mamelon EN VUE d’allaiter.
Les cicatrices postopératoires (le plus souvent à la base du mamelon) de 1 à 2 cm sont quasi invisibles surtout quand le relief du mamelon lui-même restauré va masquer dans son ombre celle-ci.
Mais comme toute cicatrice elle va évoluer avec le temps. D’abord rosir un peu jusqu’au sixième mois puis blanchir.
Le tout sur ces 1 à 2 cm.
L’application d’une fine couche de vaseline accélérera la cicatrisation. Des troubles de la cicatrisation restent extrêmement rares et restent liés en particulier au tabagisme.
Peut-on réaliser une augmentation mammaire en même temps que le traitement des mamelons invaginés ?
L’augmentation mammaire peut parfois suffire à traiter les mamelons invaginés du fait de l’augmentation de pression dans les seins vers les mamelons.
Si malgré la prévision d’une augmentation mammaire, nous pensons que le mamelon restera toujours invaginé, nous pouvons alors réaliser dans le même temps que les prothèses, le traitement des mamelons invaginés.
C’est vraiment à l’examen clinique et à notre consultation que nous en discuterons ensemble et pourrons voir notre stratégie ensemble.