- +33 1 56 90 03 43
- cabinet.shalvi@gmail.com
- Lundi - Vendredi : 9h30 - 18h00
Démesurée sur ce petit gabarit d’1m60, aussi incongrue que les regards des garçons, en plein âge bête, sont très gênants. « J’ai pris 3 ou 4 bonnets en deux ans, c’était surdimensionné », raconte la jeune femme, qui n’a jamais vraiment su quelle taille elle a fait, n’ayant jamais trouvé de soutien-gorge adapté à ses seins trop gros pour sa fine silhouette.
« En maillot de bain, mes seins prenaient tout le haut du corps et pointaient vers mon nombril. Et puis aucun maillot une-pièce ne m’allait. Impossible d’en trouver un qui soit du S en bas et du XL en haut ».
Une vie d’ado privée de nombreuses activités. « J’avais mal au dos, à la nuque. J’aimais le sport, mais mes seins bougeaient, tout saut était insupportable, même avec deux brassières l’une sur l’autre ».
La voilà cantonnée au yoga et aux pratiques statiques. Et complexée. Dès ses 16 ans la lycéenne sait qu’elle recourra à la chirurgie. Mère et grand-mère sont là, au soutien, avec une seule nuance de cette dernière « attends tes 18 ans et la fin de ta croissance ».
2020, 2021 et la COVID. L’année du bac pour Léa qui révise en ligne, confinée dans cette belle maison familiale où, hélas, il y a plein de miroirs. Elle s’ennuie, commande des vêtements en ligne. « Rien de ce que je recevais n’allait avec cette poitrine. Même les jupes. Je me suis mise à me focaliser. Et l’été est arrivé, plus possible de me cacher dans des gros pulls. J’en ai parlé à Maman et on a décidé d’aller chercher l’avis de professionnels ». En vraie digital native, Léa consulte les avis de femmes ayant franchi le pas. Rien qui la fasse basculer. Le premier chirurgien rencontré confirme que l’intervention est nécessaire et possible, mais il opère dans un institut esthétique, il n’est pas spécialiste.
« C’est Maman qui tombe sur une vidéo explicative du Docteur Perrault.
Ça parle du processus de l’opération et du ressenti des femmes, ça nous intéresse tout de suite. On prend rendez-vous ». La suite est aussi directe. « Pour moi ça matche immédiatement.
C’est une femme, elle est compréhensive et on est convaincues de son aptitude.
Dès le premier rendez-vous, mes derniers blocages sautent », raconte Léa, à qui il reste à choisir sa future silhouette.
« Moi je n’en voulais plus du tout ! je voulais un B, au max un C. Mais le Docteur Perrault m’a dit que j’avais des hanches, des formes, qu’il fallait que le résultat soit harmonieux. Elle a aussi évoqué les risques psychiques de passer du tout au rien. Et m’a promis de réopérer si j’étais mécontente. On est parti sur un bonnet C+/ D ». L’intervention est programmée 4 mois plus tard, fin octobre. La première semaine des vacances de la Toussaint, histoire d’avoir un peu de temps pour récupérer et tout l’hiver pour se faire à sa nouvelle ligne.
Léa n’a jamais été opérée auparavant.
« Je suis impressionnée par ce que le Docteur Perrault va me faire, mais je n’ai pas peur. Même après avoir lu des histoires catastrophiques de sutures qui sautent ! », rigole celle qui se projette tout l’été dans sa prochaine vie et s’apprête à assumer ses cicatrices : « Les cicatrices n’ont pas été un sujet d’angoisse. Et je me suis dit que ma vie durant, le seul qui les verrait serait mon amoureux, avec un regard d’amoureux ».
L’opération se passe bien mais la première nuit est « spéciale » résume celle qui se décrit volontiers comme « une chochotte ».
Heureusement Maman est là, comme elle sera là à toutes les étapes et changera tous les pansements des 2 premières semaines. « La deuxième semaine, j’ai repris les cours, j’avais 45 mn de marche, avec un peu peur de me cogner à un passant ».
A la clinique puis à la maison, Léa refuse de regarder ces seins. C’est après la première consultation post-opératoire qu’elle les découvre. « Le docteur regarde, enlève trois fils, trouve ça super. Moi j’attends le soir pour les regarder. Et je rigole, j’ai l’impression d’avoir des peppéronis à la place des tétons ! Je les montre à ma sœur ».
J’ai commencé par me sentir bien dans mes fringues. Puis je me suis sentie bien dans ma peau.
Bloquée par la surprise et d’autres douleurs qui font diversion, Léa ne réalise pas que son mal de dos est parti. « Je suis focalisée sur les soins, mettre de la crème cicatrisante, masser… pour profiter de mes nouveaux seins ». C’est un mois après, quand elle reprend une vie normale, que la différence est la plus frappante. « Mon premier vêtement c’est un chemisier blanc avec des manches très larges. Je l’ai acheté avant pour après. Pour constater qu’il me va tellement mieux !».
Arrive le premier printemps, les robes légères. « C’est un kif incroyable. Sans soutif, avec des bretelles. Et des photos où je ressemble enfin à quelque chose ». Elle qui aurait volontiers « tout enlevé » comprend pourquoi Muriel a insisté sur les proportions du corps : « c’est une tendance récurrente chez mes patientes qui souffrent d’une hypertrophie, explique la chirurgienne. Elles veulent un changement radical et moi je vise toujours plus haut que leur demande, parce que je connais leur état mais qu’à la différence d’elles, je sais aussi comment elles se regarderont après ».
Les mots de Léa donnent raison à Muriel « Je suis heureuse . J’ai toujours une belle poitrine par rapport à ma taille, mais désormais j’ai la liberté. Et des tétons haut ! ». Danser devient un bonheur. Courir, qui était sa hantise, un moment génial. « J’ai commencé par me sentir bien dans mes fringues. Puis je me suis sentie bien dans ma peau ».
Léa raconte avoir toujours été réservée, « pas timide, mais introvertie », ce que son complexe n’a pas arrangé. Le contraste est amusant : « je crois que j’ai montré mes seins à tous les copains après le départ des couleurs rouge, bleu, jaune ! ». Celle qui n’allait pas spontanément vers les autres a également perdu son caractère indécis : « J’ose davantage, je n’hésite plus dans mes décisions de tous les jours ».
L’étudiante en droit notarial se sent aussi « libérée sur le plan affectif, plus à l’aise avec le regard des hommes. C’est moi qui avais un regard dur sur mon corps, je ne m’acceptais pas ».« Je ne sais si j’ai guéri quelque chose mais je me suis améliorée. Quand un complexe est réparable et si la chirurgie est légitime, c’est une amélioration. Physique, psychique, vitale » conclut-elle.
LUNDI au VENDREDI 9H30-18H00